Energie : le régulateur donne aux PME la fourchette des prix « raisonnables »

Publié le 20 Oct 2022 à 07:29, par Sharon Wajsbrot

La Commission de régulation de l'énergie publie un baromètre pour aider les entreprises à renouveler leurs contrats d'énergie. Mis à jour toutes les semaines, celui-ci doit fournir un prix de référence en fonction des profils de consommateurs.

Dans son baromètre, la CRE distingue trois profils de consommateurs.

Aider les entreprises à voir clair dans les « prix fous » des marchés de l'énergie . Voilà l'objectif du baromètre inédit publié mercredi par la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

Dans ce document à destination des entreprises et des collectivités locales (qui sera mis à jour tous les mardis sur le site de la CRE), le régulateur dresse la liste des fourchettes de prix sur lesquelles il estime raisonnable de s'engager pour signer de nouveaux contrats de fourniture d'énergie.

Des prix qui varient entre 461 et 655 euros le MWh

Valables 24 heures - compte tenu des variations quotidiennes des prix sur les marchés de gros -, ces fourchettes de prix donnent toutefois une idée des coûts d'approvisionnement des fournisseurs et de leurs prix de vente pendant une semaine, indique la CRE.

Dans le détail, la CRE distingue trois profils de consommateurs en reprenant le code couleur des anciens tarifs réglementés (bleu, vert ou jaune en fonction de la puissance du compteur et de la taille de l'entreprise) et deux profils de consommateurs (un consommateur moyen et un autre consommant davantage en hiver et pendant les heures pleines).

Pour tous ces clients, les tarifs de « référence » définis par le régulateur évoluent entre 461 et 655 euros le mégawattheure (MWh) pour des contrats de fourniture d'électricité calendaire de base 2023, c'est-à-dire une livraison d'électricité constante sur toute l'année prochaine.

Extrêmement élevés par rapport aux standards historiques, ces tarifs intègrent des pics de prix du même niveau que ceux atteints cet été lors des chutes d'approvisionnement sur le gazoduc Nordstream 1, soit au-delà de 1.000 euros le MWh.

Rassurer et inciter à se couvrir

« Cette situation reflète la forte incertitude actuelle sur la capacité du parc électrique français et des importations d'électricité à répondre à la demande lors des périodes de forte consommation l'hiver prochain », explique la CRE. Autrement dit, le flou sur la capacité d'EDF à faire tourner ses centrales nucléaires cet hiver et sur la capacité de pays comme l'Allemagne à répondre aux demandes du réseau électrique français au coeur de l'hiver.

Très sollicité par des entreprises craignant de s'engager sur des prix de fourniture d'énergie exorbitants proposés par certains fournisseurs, la CRE espère ainsi rassurer et inciter toutes les entreprises et collectivités à se couvrir pour l'année 2023.

Les fournisseurs d'électricité ont jusqu'au 15 novembre pour déclarer les volumes d'électricité nucléaire au tarif Arenh demandés par leurs clients. Passé cette date, les contrats associant une baisse de prix liée aux quotas de nucléaire bon marché risquent de ne plus être disponibles. Or, si aucune autre mesure d'urgence n'est prise, cela signifie que les prix proposés aux PME et autres collectivités locales risquent d'être plus élevés encore.

 


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